Les fautes d'orthographe ont quelque chose de sympa. Si on les remarque, on peut se sentir riche d'un savoir ignoré de l'auteur de l'erreur (genre : accord du participe passé d'un verbe pronominal employé à la voie passive avec COD placé avant l'auxiliaire, ouh, il a oublié le S ! ) Si elles nous échappent, on ne sent rien du tout et on se sent toujours détenteur du même savoir, genre : accord du participe passé etc.
Il y a aussi les fautes de frappe, les inversion de lettres, les coquilles. Boris Vian en a donné une définition magistrale : Ecrivez le mot " coquille ", oubliez le Q ; ça vous fait le mot " couille ", ceci est une coquille. Tu nous manques, Boris !
Mais les plus sympas des fautes d'orthographes, ce sont celles qui sont "gravées dans le marbre", celles qu'on a imprimées, sur une affiche, un menu de restaurant, un tract ou une pièce de monnaie. Je les collectionne avec amour, sans jamais aucun jugement de valeur. Juste pour le plaisir.